Migraine chez l’enfant

Quand s’inquiéter et que faire ?

Un enfant qui se plaint de maux de tête, ce n’est jamais anodin. Faut-il s’inquiéter ? Est-ce une vraie migraine, un simple mal de tête passager… ou le signe d’un trouble plus sérieux ?

Chez les plus jeunes, la migraine existe bel et bien. Elle peut apparaître dès l’âge de 3 ou 4 ans, mais ses symptômes sont parfois différents de ceux de l’adulte — et donc plus difficiles à reconnaître. Résultat : de nombreux parents passent à côté d’un vrai problème… ou s’inquiètent à tort.

👉 Dans cet article, vous découvrirez comment reconnaître une vraie migraine chez l’enfant, identifier les signes qui doivent vous alerter, et surtout, quoi faire pour le soulager efficacement — sans risque et sans panique.

Est-ce une vraie migraine ou une simple douleur passagère ?

Migraine chez l’enfant quand s’inquiéter et que faire

Beaucoup d’enfants se plaignent de maux de tête. Mais comment savoir si c’est bénin… ou pas ?

Les maux de tête sont fréquents chez les enfants, surtout à partir de l’âge scolaire. Mais toutes les douleurs ne sont pas des migraines. Pour éviter de s’inquiéter inutilement — ou au contraire, de passer à côté d’un vrai problème — il est essentiel de savoir reconnaître les signes distinctifs d’une vraie migraine pédiatrique.

Ce qui distingue une migraine des autres maux de tête chez l’enfant

Voici les 4 critères principaux à observer pour faire la différence :

Localisation de la douleur

Une migraine touche souvent un seul côté de la tête, même chez l’enfant, bien que certains décrivent une douleur frontale ou orbitale (autour des yeux).

Si l’enfant désigne toujours la même zone, cela peut être un indice.

Durée de la crise

Contrairement à un simple mal de tête dû à la fatigue ou à la déshydratation, une migraine dure généralement plusieurs heures (entre 2 et 48 heures).

Une douleur qui persiste malgré le repos mérite votre attention.

Symptômes associés

Les enfants migraineux décrivent souvent :

  • des nausées
  • une hypersensibilité à la lumière (photophobie)
  • une intolérance au bruit (phonophobie)
  • parfois, une pâleur inhabituelle ou un besoin urgent de dormir.

Si l’enfant cherche à s’isoler dans le noir ou refuse de manger, cela renforce la suspicion de migraine.

Fréquence et répétition

Un mal de tête isolé peut avoir de nombreuses causes. Mais si les épisodes se répètent, à quelques jours ou semaines d’intervalle, il est important d’en parler à un professionnel.

Un journal des maux de tête peut aider à détecter un schéma récurrent.

À partir de quel âge un enfant peut-il vraiment faire des migraines ?

Contrairement aux idées reçues, la migraine peut apparaître très tôt dans l’enfance. Des cas sont rapportés dès l’âge de 3 ans, voire 2 ans dans de rares situations.

La difficulté : les jeunes enfants n’ont pas toujours les mots pour décrire leur douleur. Ils peuvent simplement devenir grognons, silencieux, chercher l’obscurité ou pleurer sans raison apparente.

Chez les enfants de moins de 7 ans, la migraine peut aussi s’exprimer de manière atypique, par :

  • des troubles digestifs (vomissements isolés sans fièvre)

  • des épisodes de vertiges brefs

  • une fatigue brutale avec envie de dormir

💡 Bon à savoir : Si l’un des deux parents est migraineux, l’enfant a plus de risques d’en souffrir aussi, car il existe un terrain héréditaire.

Les signaux qui doivent alerter

Les signaux qui doivent alerter

Certains signes doivent vous faire consulter rapidement, surtout si c’est la première fois.

Si votre enfant se plaint régulièrement de maux de tête, il est naturel de chercher à le soulager. Mais dans certains cas, ces douleurs peuvent cacher un trouble plus sérieux. Voici les signes d’alerte à ne jamais négliger, en particulier lors du premier épisode, ou si les symptômes changent brutalement.

Symptômes anormaux à ne jamais ignorer

Ces symptômes ne sont pas typiques d’une migraine simple chez l’enfant. Ils peuvent signaler une urgence médicale :

Troubles de la vue

  • Vision floue
  • Double vision
  • Plainte de « taches » ou de « lumières » inhabituelles

⚠️ Surtout si ces troubles sont soudains et persistants, ils peuvent indiquer une atteinte neurologique.

Vomissements répétés sans autre cause évidente

Un seul vomissement isolé peut accompagner une migraine.
Mais si les vomissements sont intenses, répétés, et non liés à une fièvre ou à une indigestion, il faut consulter rapidement.

Fièvre associée à une raideur de la nuque

C’est un signe d’alerte majeur, surtout si votre enfant ne peut plus baisser le menton vers la poitrine.
⚠️ Cela peut évoquer une méningite, urgence vitale absolue.

Perte de conscience ou comportement étrange

  • Confusion
  • Difficultés à parler
  • Perte de force ou engourdissement d’un côté du corps
  • Réponses incohérentes ou somnolence inhabituelle

👉 Ces signes nécessitent une évaluation immédiate aux urgences.

Quand faut-il consulter en urgence ?

Voici un encadré clair pour aider les parents à savoir quand réagir immédiatement.

Appelez un médecin ou rendez-vous aux urgences si votre enfant :

  • a mal à la tête pour la première fois avec une intensité très forte
  • présente l’un des symptômes ci-dessus (troubles visuels, vomissements, raideur…)
  • est âgé de moins de 6 ans et souffre de céphalées violentes
  • semble « différent de d’habitude » : replié, amorphe, incohérent
  • a reçu un coup à la tête dans les jours précédents

Numéro à garder à portée de main (France) :
15 – SAMU
Ou le 112 depuis un mobile

Important : Mieux vaut consulter pour rien que de passer à côté d’un vrai problème. Une consultation précoce permet d’écarter les causes graves… et de commencer un suivi rassurant si les crises se répètent.

Pourquoi mon enfant a-t-il des migraines ? Les causes fréquentes

Pourquoi mon enfant a-t-il des migraines Les causes fréquentes

Comprendre ce qui déclenche les migraines chez votre enfant est essentiel pour les prévenir. Contrairement aux idées reçues, les causes ne sont pas toujours évidentes — et encore moins visibles.

Ici, on vous explique les facteurs spécifiques à l’enfance, sans répéter ce qui sera abordé dans les articles sur la grossesse.

Causes physiques possibles

Hérédité migraineuse

Si l’un des parents (ou les deux) souffre de migraines, l’enfant a un risque significativement plus élevé d’en développer lui aussi.
👉 Les migraines infantiles suivent souvent des schémas familiaux, avec des symptômes parfois plus diffus ou atypiques.

Troubles du sommeil

Un sommeil irrégulier ou insuffisant est un facteur déclenchant reconnu chez l’enfant.
Les variations brutales (se coucher tard le week-end, faire une sieste trop longue, etc.) peuvent déséquilibrer son rythme et favoriser les crises.

Fatigue oculaire (liée aux écrans)

La surstimulation visuelle est un facteur souvent sous-estimé. Jeux vidéo, tablettes, devoirs prolongés sur écran… peuvent entraîner une tension visuelle, qui agit comme un déclencheur de migraines.

💡 Conseil : Appliquer la règle du 20-20-20 (toutes les 20 min, regarder à 20 pieds pendant 20 secondes) aide à reposer les yeux.

Faim ou hypoglycémie

Un repas sauté ou un goûter oublié peut entraîner une chute de la glycémie… et déclencher une migraine.

👉 Les enfants actifs ont des besoins énergétiques élevés : un déséquilibre alimentaire passager peut suffire à provoquer une douleur.

Déclencheurs courants à surveiller

Lumière vive ou clignotante

Projecteurs, écrans mal réglés, ou même lumière naturelle trop intense peuvent perturber le cerveau sensible d’un enfant migraineux.

⚠️ Certains enfants déclenchent une migraine après une exposition prolongée à des néons ou à la lumière bleue.

Bruit fort ou environnement chaotique

Les anniversaires, les cours de sport intenses, les cantines bruyantes… autant de moments où le niveau sonore élevé peut précipiter une crise.

👉 Il ne s’agit pas d’un caprice : c’est une hypersensibilité neurologique réelle.

Excitation émotionnelle ou stress

L’enfant peut déclencher une migraine aussi bien en cas de tension nerveuse (examen, conflit à l’école) qu’après un moment d’excitation extrême (fête, sortie, compétition).
Ce paradoxe émotionnel est fréquent chez les enfants migraineux : le trop-plein d’émotion est un vrai facteur de surcharge.

💡 Astuce parent : En notant les conditions précédant chaque crise (lieu, heure, activité, repas, météo…), vous identifierez plus facilement les déclencheurs personnels de votre enfant.

Comment soulager la migraine de mon enfant sans risque ?

que faire dans cette situation

Vous voulez l’aider sans lui donner n’importe quoi ? Voici les gestes sûrs.

Lorsqu’un enfant souffre, l’instinct naturel est de vouloir soulager au plus vite. Mais face à une migraine, tous les traitements ne sont pas adaptés aux plus jeunes, et certains gestes simples peuvent déjà faire une vraie différence — sans médicament.

Gestes naturels qui soulagent vraiment

Isolement dans le calme

Dès les premiers signes de migraine, placez votre enfant dans une pièce sombre et silencieuse.

👉 Le bruit et la lumière sont souvent insupportables pendant la crise. Un environnement calme aide le cerveau à se « déconnecter » et à apaiser la douleur.

Compresse froide sur le front

Appliquer une compresse fraîche ou une poche de gel froide (enveloppée dans un tissu doux) sur le front ou les tempes peut réduire l’intensité de la migraine.

💡 Ce geste simple agit par vasoconstriction, en calmant l’inflammation locale.

Hydratation adaptée

La déshydratation est un déclencheur courant chez l’enfant. Proposez de l’eau par petites gorgées, surtout si l’enfant a des nausées.

⚠️ Évitez les boissons sucrées, gazeuses ou excitantes (type soda, thé glacé).

Que faire si la douleur revient souvent ?

Si les crises se répètent, il est essentiel de passer de la réaction à la prévention.

Tenir un journal de migraines

Notez à chaque épisode :

  • la date, l’heure, la durée

  • les circonstances (activité, alimentation, émotions)

  • les symptômes associés

👉 Ce suivi permet d’identifier les déclencheurs invisibles et d’aider le pédiatre à poser un diagnostic plus précis.

Adapter le rythme et les horaires

Un enfant migraineux a besoin de stabilité :

  • horaires de sommeil réguliers

  • repas pris à heures fixes

  • temps d’écran limité et structuré

Ce rééquilibrage peut réduire drastiquement la fréquence des crises.

Quand un traitement peut-il être envisagé ?

Dans certains cas, le pédiatre peut prescrire un traitement léger adapté à l’âge de l’enfant :

  • antalgiques pédiatriques (paracétamol à dose précise)
  • voire traitement de fond si les crises sont très fréquentes

⚠️ Jamais d’automédication, et jamais d’aspirine sans avis médical, surtout chez les moins de 12 ans.

Rappel : Une prise en charge précoce, même douce, permet souvent d’éviter une aggravation ou une chronicisation des migraines à l’adolescence.

Faut-il s’inquiéter d’un impact à long terme ?

Faut-il s’inquiéter d’un impact à long terme

Est-ce que ça peut s’aggraver ou abîmer sa santé ?

Voir son enfant souffrir régulièrement de migraines peut vite faire naître des craintes : est-ce le signe d’une maladie neurologique ? Est-ce que cela va empirer avec le temps ? Est-ce qu’il ou elle va garder ça à vie ?
Voici ce qu’il faut savoir.

Est-ce un trouble grave ?

Dans la grande majorité des cas, la migraine chez l’enfant n’est pas un trouble grave.

Il s’agit d’un fonctionnement particulier du cerveau, souvent héréditaire, et qui réagit de manière excessive à certains stimuli (bruit, lumière, fatigue…). Il n’y a pas de lésion, ni de séquelle à craindre, sauf dans des cas très rares.

👉 Ce qui compte, c’est la fréquence, l’intensité, et la qualité de vie de l’enfant. Une migraine de temps en temps, bien identifiée et bien gérée, ne met pas sa santé en danger.

Risque de chronicité ? Évolution possible avec l’âge

Bonne nouvelle : chez de nombreux enfants, les migraines s’espacent ou disparaissent avec le temps.

Voici ce que montrent les observations cliniques :

  • Avant la puberté, les garçons sont un peu plus touchés.
  • Après la puberté, ce sont les filles qui deviennent plus migraineuses, souvent en lien avec les variations hormonales.
  • Une migraine d’enfance ne signifie pas forcément qu’elle persistera à l’âge adulte.

⚠️ En revanche, plus la migraine est fréquente, plus il est important de la prendre en charge tôt pour éviter qu’elle ne s’installe durablement dans les habitudes neurologiques de l’enfant.

Une prise en charge douce mais sérieuse (journal de migraine, ajustement du mode de vie, suivi médical si besoin) permet dans 80 % des cas une amélioration naturelle en grandissant.

Conclusion : Pas de panique. La migraine chez l’enfant est le plus souvent un phénomène bénin mais à respecter, comme un signal du corps qui demande un peu d’attention.

Témoignages de parents et avis d’experts

Quand on est parent, rien ne vaut un retour d’expérience concret ou un mot d’un professionnel pour se sentir rassuré(e). Voici ce que disent ceux qui ont déjà traversé ces situations… et ce qu’en pense un pédiatre.

Avis d’expert – Dr Sophie Renard, pédiatre à Lyon

“La migraine de l’enfant est encore trop souvent sous-estimée. Pourtant, avec une écoute attentive, quelques ajustements dans le quotidien, et parfois un suivi médical, la plupart des enfants retrouvent très vite une vie normale. Le plus important, c’est d’observer et de ne jamais banaliser un symptôme inhabituel.”

 

Témoignage – Claire, maman de Lila, 7 ans

“Lila se plaignait de maux de tête plusieurs fois par mois. On pensait que c’était juste la fatigue… jusqu’à ce qu’elle commence à vomir après l’école. Grâce au journal de migraine et aux conseils de notre pédiatre, on a pu identifier les déclencheurs. Elle va beaucoup mieux maintenant.”

 

Témoignage – Jérôme, papa de Théo, 10 ans

“Les migraines de Théo arrivaient souvent après les matchs de foot ou les fêtes d’anniversaire. On a compris que trop de bruit et d’excitation étaient des déclencheurs. Depuis qu’il prend des pauses au calme, il a beaucoup moins de crises.”

 

💡 Pourquoi ça compte : Ces retours montrent que comprendre les déclencheurs, ajuster les habitudes, et ne pas rester seul avec ses doutes, c’est déjà un premier pas vers une solution durable.

En résumé – Ce qu’il faut faire face à une migraine chez l’enfant

Pas besoin de tout retenir par cœur : voici un tableau simple et rapide pour savoir quoi faire selon la situation que vous rencontrez avec votre enfant.

Situation Ce qu’il faut faire
Premier épisode brutal
Consultez sans attendre, surtout si des symptômes inhabituels sont présents (vomissements, troubles visuels, raideur de la nuque…)
Douleur modérée, déjà connue
Mettez l’enfant au calme, dans le noir si besoin + hydratation régulière + compresse froide
Crises fréquentes ou récurrentes
Tenez un journal de migraine + prenez rendez-vous pour un bilan pédiatrique complet

💡 Astuce parent : Faites confiance à votre instinct. Si le comportement de votre enfant vous semble anormal ou que la douleur ne passe pas, mieux vaut consulter que rester dans le doute.

FAQ

Est-ce normal qu’un enfant ait des migraines ?

Oui. Même dès l’âge de 3 ans, certains enfants peuvent souffrir de vraies migraines.
Cela reste bénin dans la majorité des cas, mais nécessite un suivi médical si les crises se répètent ou s’intensifient.

Peut-on donner du Doliprane ou de l’Ibuprofène ?

Oui, avec l’avis du pédiatre. Le paracétamol (Doliprane) ou l’ibuprofène peuvent être utilisés en dose adaptée à l’âge et au poids.
⚠️ Ne jamais donner d’aspirine à un enfant sans prescription, en raison du risque rare mais grave de syndrome de Reye.

Est-ce que les écrans peuvent déclencher une migraine ?

Oui. L’exposition prolongée aux écrans, surtout sans pause ni bonne posture, peut fatiguer les yeux et déclencher des crises.
💡 Pensez à limiter le temps d’écran et à instaurer des pauses visuelles régulières (règle du 20-20-20).

Est-ce que ça disparaît en grandissant ?

Souvent, oui. Chez de nombreux enfants, les migraines s’espacent progressivement, voire disparaissent à l’adolescence.
Mais si elles persistent ou s’aggravent, une prise en charge médicale reste essentielle.

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