Migraine : 6 Causes Scientifiquement Prouvées à Connaître (et Prévenir)
Vous souffrez de migraines régulières sans en comprendre la cause ? Vous n’êtes pas seul : selon l’INSERM, près de 15 % de la population mondiale est concernée, avec une prédominance chez les femmes (1 femme sur 4 touchée au cours de sa vie). La migraine n’est pas un simple mal de tête : c’est une véritable maladie neurologique, classée par l’OMS parmi les 20 affections les plus invalidantes au quotidien.
Bonne nouvelle : dans la majorité des cas, la migraine n’arrive pas “par hasard”. Elle est déclenchée par des facteurs précis — stress, hormones, alimentation, sommeil… — que la science a clairement identifiés.
Dans cet article, nous allons détailler les 6 causes les plus fréquentes de la migraine, en expliquant :
- pourquoi elles déclenchent vos crises, 
- comment les reconnaître, 
- et surtout, comment agir dès aujourd’hui pour réduire leur impact. 
📌 Cet article fait partie du dossier : Migraine : Types, Symptômes et Causes à Connaître
🔎 Pour aller plus loin, explore aussi les autres volets de notre guide complet sur les maux de tête & migraines :
Les 6 causes les plus fréquentes de la migraine

La migraine n’est jamais “un simple hasard”. Dans la grande majorité des cas, elle résulte d’un facteur déclencheur récurrent qui perturbe l’équilibre du système nerveux ou vasculaire. Identifier ce facteur est la clé pour comprendre — et surtout prévenir — les crises.
Selon l’INSERM, plus de 80 % des personnes migraineuses parviennent à repérer au moins un déclencheur principal (stress, sommeil, hormones, alimentation, déshydratation ou tensions musculaires).
1. Le stress chronique : une bombe à retardement neurologique
Le stress est le déclencheur n°1 des migraines, cité par plus de 70 % des patients (American Migraine Foundation, 2023). Il agit comme une pression constante sur le système nerveux, entraînant :
- une hyperactivité cérébrale, 
- une libération continue de cortisol, 
- des tensions musculaires (nuque, épaules, mâchoire), 
- et un dérèglement de la circulation sanguine cérébrale. 
Même un stress jugé “supportable” peut, avec le temps, épuiser le seuil de tolérance neurologique et favoriser les crises. Fait peu connu : de nombreuses migraines apparaissent lors des périodes de relâchement, comme le “week-end migraine” après une semaine stressante.
À retenir :
- Le stress est impliqué dans 7 migraines sur 10. 
- Les phases de relâchement après surcharge sont des moments critiques. 
Checklist : repérer une migraine liée au stress
- Crise après une journée tendue ou un conflit 
- Raideurs dans la nuque ou les épaules avant la douleur 
- Sensation de “cerveau saturé” 
- Migraine au début du week-end ou des vacances 
2. Le sommeil déréglé : trop, pas assez, ou de mauvaise qualité
Le cerveau migraineux est hypersensible aux variations de sommeil.
- Manque de sommeil : un déficit de quelques heures peut suffire à déclencher une crise. 
- Excès de sommeil : grasse matinée ou sieste trop longue perturbent le rythme circadien. 
- Sommeil de mauvaise qualité : réveils fréquents, sommeil léger → récupération insuffisante. 
Une étude du Journal of Neurology (2022) montre que les personnes dormant moins de 6 heures par nuit ont 2 fois plus de risque de migraine que celles dormant 7–8 h.
Tableau comparatif : manque vs excès de sommeil
| Facteur | Impact sur le cerveau | Risque de migraine | 
|---|---|---|
| 
Manque de sommeil (< 6h) | 
Hyperexcitation neuronale | 
Très élevé | 
| 
Excès de sommeil (> 9h) | 
Désynchronisation circadienne | 
Modéré à élevé | 
| 
Sommeil fragmenté | 
Stress oxydatif, faible récupération | 
Élevé | 
3. Les déséquilibres hormonaux : règles, ovulation, contraception
Chez les femmes, les fluctuations hormonales — surtout de l’œstrogène — jouent un rôle majeur.
On distingue :
- Migraine cataméniale (liée aux règles), 
- Migraine d’ovulation, 
- Migraines induites par la contraception hormonale. 
Selon l’OMS, près de 60 % des femmes migraineuses rapportent des crises liées au cycle menstruel. Ces fluctuations modifient la chimie cérébrale et créent un terrain propice aux crises, souvent à date fixe.
Conseil rapide :
➡️ Tenir un journal de migraines corrélé au cycle menstruel est un outil simple mais puissant pour repérer un schéma hormonal.
4. L’alimentation : certains déclencheurs bien connus
L’alimentation joue un rôle ambigu : certains aliments stimulent ou perturbent la régulation neurovasculaire.
Parmi les plus documentés :
- Chocolat noir, fromages affinés (tyramine) 
- Vin rouge, alcool, additifs (glutamate, nitrites) 
- Caféine (excès ou sevrage brutal) 
Donnée clé : environ 30 % des migraineux ont un déclencheur alimentaire identifiable (Mayo Clinic, 2024).
À éviter en priorité (liste pratique)
- Alcool rouge et spiritueux forts 
- Fromages fermentés 
- Charcuteries industrielles 
- Excès de café ou boissons énergisantes 
5. La déshydratation ou le jeûne involontaire
Un manque d’eau, même modéré (1–2 % de déshydratation), altère l’oxygénation cérébrale et déclenche fatigue + migraines.
Sauter un repas ou jeûner trop longtemps perturbe également la glycémie, facteur bien connu de céphalées.
Stat clé : une étude (European Journal of Neurology, 2021) montre que 40 % des crises de migraine sont associées à un épisode de déshydratation ou d’hypoglycémie.
Checklist : prévenir les migraines liées à la déshydratation
- Boire au moins 1,5 L d’eau/jour 
- Ne pas sauter de repas 
- Prévoir une collation en cas de journée longue 
- Limiter l’alcool et les boissons déshydratantes (café, soda sucré) 
6. La posture et les tensions musculaires (nuque, cervicales)
Les mauvaises postures prolongées (travail sur écran, télétravail, smartphone) favorisent les tensions dans la nuque et les épaules. Ces tensions irritent les nerfs crâniens, notamment le nerf trijumeau, déclenchant migraines dites “cervicales”.
Symptômes typiques :
- Douleur partant de la nuque vers la tête 
- Raideur cervicale accentuée en fin de journée 
- Crise déclenchée après une longue position assise 
À retenir :
- Une mauvaise posture peut provoquer des migraines récurrentes. 
- Les pauses régulières et l’ergonomie du poste de travail sont des solutions simples mais efficaces. 
Migraine quotidienne : que cache une récurrence anormale ?
Avoir une migraine occasionnelle est déjà pénible. Mais lorsque la douleur devient quotidienne ou quasi-quotidienne, ce n’est plus un simple symptôme isolé. C’est un signal d’alarme du corps et du système nerveux qui révèle un déséquilibre profond.
Quand une migraine devient chronique
On parle de migraine chronique lorsque :
- les céphalées surviennent plus de 15 jours par mois, 
- et ce pendant au moins 3 mois consécutifs (International Headache Society, 2021). 
Dans ce cas, le système nerveux entre en sensibilisation permanente : des stimuli normalement supportés (lumière, sons, odeurs, fatigue) deviennent insupportables et déclenchent la douleur.
Stat clé : environ 2 % de la population mondiale souffre de migraine chronique (OMS, 2023).
À retenir :
➡️ Une migraine qui s’installe presque tous les jours n’est pas “banale” : c’est une pathologie neurologique qui nécessite un suivi médical spécialisé.
Le rôle du surmenage, du burn-out ou de l’anxiété
Le stress chronique, l’hyperstimulation émotionnelle et le surmenage sont des moteurs puissants de la migraine chronique.
- Le corps reste en alerte permanente, 
- les muscles (nuque, épaules, mâchoire) sont tendus, 
- le sommeil est fragmenté, 
- l’alimentation est souvent négligée. 
Ce cocktail transforme le cerveau migraineux en système hypersensible, réagissant à la moindre variation.
Citation utile (American Migraine Foundation, 2022) : “Chez de nombreuses personnes, la migraine devient une expression physique d’un épuisement psychologique non reconnu.”
Médicaments : quand le traitement entretient la migraine
Un paradoxe peu connu est la céphalée par abus médicamenteux.
Lorsqu’on prend trop fréquemment des antalgiques (paracétamol, ibuprofène, triptans), le cerveau s’y habitue. Dès que l’effet s’estompe, la douleur revient… plus forte.
Seuil de risque reconnu :
- Plus de 10 jours d’antalgiques par mois → risque élevé de céphalée par abus médicamenteux (HAS, 2022). 
Migraine vs céphalée par abus médicamenteux
| Critère | Migraine “classique” | Céphalée par abus médicamenteux | 
|---|---|---|
| 
Fréquence | 
Quelques crises par mois | 
Quasi quotidienne | 
| 
Déclencheur | 
Stress, hormones, sommeil, etc. | 
Médicaments eux-mêmes | 
| 
Evolution | 
Souvent stable | 
Douleur aggravée malgré les prises | 
| 
Solution | 
Identifier et éviter les déclencheurs | 
Sevrage encadré médicalement | 
Conseil rapide : Si vos crises persistent malgré vos traitements, notez la fréquence de vos prises. Un médecin peut vous aider à sortir de ce cercle vicieux de façon progressive et sécurisée.
Comprendre les symptômes typiques et les déclencheurs cachés

La migraine peut sembler imprévisible. En réalité, elle obéit souvent à un schéma répétitif influencé par des facteurs internes (sommeil, hormones, alimentation) ou externes (stress, météo, environnement).
Le véritable défi ? Identifier ces déclencheurs invisibles, parfois masqués par la routine quotidienne.
Tenir un journal de migraine : un outil sous-estimé mais puissant
Un journal de migraine est l’une des méthodes les plus efficaces pour détecter vos déclencheurs.
Il permet d’établir des liens entre vos crises et votre mode de vie, et peut être partagé avec un médecin pour un diagnostic plus précis.
À noter à chaque crise :
- Date et heure de début 
- Qualité du sommeil la veille 
- Repas et boissons consommés 
- Niveau de stress ou d’activité 
- Contexte hormonal (cycle, contraception, ménopause) 
- Symptômes ressentis 
Donnée clé : selon l’American Migraine Foundation (2023), tenir un journal régulier aide 6 patients sur 10 à identifier au moins un déclencheur concret en moins d’un mois.
Exemples de déclencheurs sous-estimés
Beaucoup de migraineux se concentrent sur le stress ou la fatigue, mais d’autres déclencheurs, plus discrets, peuvent jouer un rôle majeur :
- Odeurs fortes (parfum, peinture, produits ménagers) 
- Variations météo brutales (pression atmosphérique) 
- Exposition prolongée aux écrans sans filtre lumière bleue 
- Tensions émotionnelles non exprimées (colère, frustration, tristesse) 
- Irrégularité des repas ou excès de sucre raffiné 
Conseil rapide :
➡️ Ajoutez une colonne “facteurs extérieurs” dans votre journal (météo, lieu, odeurs, émotion ressentie). Ces détails font souvent apparaître un déclencheur insoupçonné.
Exemple de tableau de suivi des migraines
| Date | Sommeil (h) | Alimentation | Stress (0-10) | Hormones (cycle/contraception) | Symptômes | Déclencheur suspect | 
|---|---|---|---|---|---|---|
| 
12/09 | 
5 h | 
Café + fromage | 
8 | 
J-2 règles | 
Douleur pulsatile côté droit | 
Stress + manque sommeil | 
| 
15/09 | 
7 h | 
Vin rouge | 
4 | 
__ | 
Migraine avec aura | 
Alcool | 
| 
18/09 | 
6 h | 
Normal | 
6 | 
Ovulation | 
Migraine matinale | 
Hormonal | 
Quand consulter un spécialiste ?
Il est temps de consulter un professionnel si vos migraines sont :
- Récurrentes, malgré une bonne hygiène de vie, 
- Incompréhensibles, sans cause évidente, 
- Invalidantes au point de perturber vos activités quotidiennes. 
À consulter en priorité :
- Neurologue (causes neurologiques, migraines chroniques), 
- ORL (troubles de l’oreille interne, sinus), 
- Ostéopathe spécialisé (tensions cervicales, posture). 
Stat clé : d’après la Haute Autorité de Santé (HAS, 2022), près de 40 % des patients migraineux n’ont jamais consulté un spécialiste, alors qu’une prise en charge adaptée permet de réduire la fréquence et l’intensité des crises dans plus de 60 % des cas.
Ce qu’il faut retenir sur les migraines
La migraine n’est pas une fatalité ni un simple mal de tête. C’est une véritable maladie neurologique avec des déclencheurs identifiables.
Résumé rapide :
- Les migraines sont rarement “sans cause”. 
- Facteurs majeurs : stress, sommeil, hormones, alimentation, hydratation, posture. 
- La connaissance de ses déclencheurs est la clé d’un soulagement durable. 
- Un journal de migraine et un suivi médical permettent d’éviter la chronicisation. 
À retenir : plus vous comprenez vos crises, plus vous pouvez agir tôt et réduire leur impact.
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FAQ
Une migraine quotidienne cache souvent une cause chronique ou cumulée : stress, fatigue, dérèglement hormonal, ou abus médicamenteux.
Un suivi médical est essentiel pour identifier le facteur sous-jacent.
Les plus fréquemment impliqués sont :
- Chocolat noir, fromages affinés, charcuteries (tyramine, nitrites) 
- Vin rouge, alcool fort, caféine en excès 
- Additifs comme le glutamate (E621) dans les plats industriels 
Chaque personne a ses propres sensibilités : d’où l’intérêt d’un journal alimentaire.
Oui, absolument. Le stress prolongé affecte le système nerveux et augmente la sensibilité aux déclencheurs.
Il peut être l’unique cause chez certaines personnes, surtout s’il est accompagné de tensions musculaires ou de troubles du sommeil.
Elles peuvent être plus longues et plus résistantes aux traitements.
Elles surviennent souvent autour des règles ou de l’ovulation, et leur intensité peut varier selon les cycles hormonaux.
Oui, en particulier les variations brutales de pression atmosphérique, l’humidité élevée, ou les changements de température.
Le cerveau migraineux est sensible aux changements environnementaux.
Si vos migraines sont :
- Brutales, violentes, inhabituelles 
- Accompagnées de troubles neurologiques persistants 
- En forte augmentation sans raison 
… consultez rapidement. Un bilan neurologique ou scanner pourra écarter tout risque sérieux.
Auteur & Références
✍️ Article rédigé par Julien Marceau
Julien Marceau est le fondateur de Remèdes Quotidiens, passionné par les approches naturelles, les solutions holistiques et les maux du quotidien. Il partage ses recherches et conseils à travers des contenus fiables, documentés et accessibles à tous.
📚 Sources & Références :
- INSERM – Migraine : origines et facteurs déclencheurs – 2023 
- Haute Autorité de Santé (HAS) – Recommandations sur la prise en charge de la migraine – 2022 
- Ameli.fr – Migraine et maux de tête : causes, symptômes et traitement – 2024 
- American Migraine Foundation – Migraine Triggers and How to Manage Them – 2023 
- Mayo Clinic – Migraine: Symptoms, causes and risk factors – 2024 
- National Health Service (NHS UK) – Migraine triggers: food, hormones, and sleep – 2023 
- The Journal of Headache and Pain – Migraine chronification: mechanisms and management – 2022 
👉 Pour en savoir plus sur l’auteur, consultez sa page ici
